FEUILLETON D’UNE MÉMOIRE HEUREUSE

synopsis

affiche-feuilleton-d-une-memoire-heureuse

Les films amateurs sont des films sans histoire, c’est-à-dire sans récit, sans scénario, mais mis bout à bout, ils constituent probablement le plus intéressant document historique du 21ème siècle. Il y a dans toutes ces images la juxtaposition de codes d’une époque, d’une classe sociale, d’une dominance, d’un bonheur daté. Films sans risques, sans catastrophes, avec quelques ratages « sous-ex » ou « sur-ex ».
Le cinéaste amateur est bien un cinéaste du bonheur.
Feuilleton d’une mémoire heureuse se propose de revisiter et d’éclairer d’un jour nouveau dix œuvres parmi les plus importantes déposées auprès de la Cinémathèque des Pays de Savoie. Le feuilleton redonnera du sens à ces images du passé. La mise à jour de ces films propose un voyage intemporel inédit, une découverte des territoires des Pays de Savoie, de l’histoire locale, de l’histoire vécue… Faire en sorte que cette mémoire collective régionale devienne histoire.

Épisode 1 
 Cinémarigny ou mon curé cinéaste…
Durée : 19 min – Réalisateur : Jean-Stéphane Doignon
Travaux des champs, excursions, kermesses. L’abbé Jean Du Noyer, curé à Marigny-Saint-Marcel a filmé pendant trente ans la vie de sa paroisse, un cinéaste réfléchi, à l’approche constructive et descriptive.

Épisode 2
 – La route des prés
Durée : 16 min – Réalisateur : Marc Rougerie
Colette Vibert-Guigue est une femme de la montagne qui veut garder la mémoire de la vie rurale dans le Beaufortain. Un témoignage rare de paysanne cinéaste sur la vie quotidienne de sa famille : les foins de l’été, la remontée de la terre ou encore l’artisan qui taille les ancelles ; tout est là, filmé avec sensibilité.

Épisode 3 – Chroniques d’un village oublié
Durée : 16 min – Réalisateur : Jean-Stéphane Doignon
À l’occasion de son mariage en 1952, un parisien, Robert Masson, découvre Sardières. Il a épousé une fille du pays. Il décide de filmer une sorte de chronique du village qu’il réalisera sur une dizaine d’années à l’occasion de ses vacances. Regard affectueux d’un parisien sur un hameau déshérité de Haute-Maurienne.

Épisode 4 – Chroniques d’Yvoire
Durée : 15 min – Réalisateur : Gilles Perret
Raymond Lacroix, jeune instituteur nommé à Yvoire, achète une caméra 9,5 mm Pathé-Wébo pour y filmer la vie quotidienne. Nous sommes en 1953. Son témoignage offre le spectacle d’un village qui paraît tranquille dans une atmosphère arrêtée. Le contraste est saisissant avec le spectacle actuel d’un Yvoire « sur-fleur » débordant d’activité touristique.

Épisode 5
 – Un amateur éclairé
Durée : 19 min – Réalisateur : Marc Rougerie
Roger Chapeaux, alias Jan Ercé est journaliste. Son métier l’entraine sans doute à tourner son regard et sa caméra sur le monde qui l’entoure. Il filme Aix les Bains, le Mont Revard, Chambéry. Là, il suit en 1953 l’épopée de la construction du premier grand ensemble : « le Biolay » qui augurait après-guerre une volonté de vivre ensemble. En humaniste, il aborde la question fondamentale de la place de l’homme dans la société.

Épisode 6 
- Mécaniques du ski à la Clusaz
Durée : 19 min – Réalisateur : Jean-Stéphane Doignon
Nous montons à la Clusaz dans les Aravis avec les Mérillon père et fils qui nous offrent des images d’évolutions à ski et des très pittoresques et acrobatiques débuts des remontées mécaniques. Mais ce film suggère surtout l’exceptionnelle complicité sous-jacente de la population du village prompte à s’impliquer dans cette aventure touristique que représentait la perspective du ski.

Épisode 7 – À la recherche du temps perdu

Durée : 25 min – Réalisateur : Stéphane Perriot
Enfant du pays, Pierre Granger aura tenté toute sa vie à sa manière de retenir le temps. Né à la Biolle en 1926, sa carrière professionnelle le mène à Paris où il met en place le journal Jeune force rurale mais, chaque vendredi, il quitte son bureau pour rentrer chez lui dans l’Albanais. Son implication dans la vie culturelle locale est considérable. Artiste, il sculpte, joue de l’accordéon et du saxophone, pratique le théâtre, écrit… et filme.

Épisode 8 – Après guerre au bord du Rhône
Durée : 19 min – Réalisateur : Marc Rougerie
Qui est Marcel Dubois ? Les témoignages se croisent sans véritablement dévoiler ce personnage originaire de Seyssel. Antiquaire à Monaco, voyageur, il nous offre de très beaux portraits de femmes, mais c’est surtout sa mère qu’il regarde avec tendresse. Il filme un bourg animé, l’hiver, les enfants à ski. On rit, on semble s’amuser. Au lendemain de la guerre, Marcel Dubois filme un Seyssel bien vivant qui ne laisse pas présager son actuel endormissement…

Épisode 9 – Joseph Léger, cinéaste de Maurienne
Durée : 19 min – Réalisateur : Stéphane Perriot
Joseph Léger est photographe. Il a repris le commerce de ses parents à Saint-Jean de Maurienne créé en 1917 afin de satisfaire la demande en photos d’identité des ouvriers massivement embauchés pour la création d’une voie ferrée. Il filme avec une caméra 16 mm des mises en scène intimistes qui évoquent la vie quotidienne dans les années 1950 et confirment son art de portraitiste.

Épisode 10 
- Ugine, cité radieuse ou pas une ombre au tableau…
Durée : 23 min – Réalisateur : Jean-Stéphane Doignon
Ce documentaire est réalisé à partir de films de commande tournés par Georges Coutable dans les années 50.
On y découvre la transformation d’Ugine, de bourg rural en une cité industrielle avec les infrastructures qui l’accompagnent. Mais ce que les images ne révèlent pas, les commentaires lucides et détaillés de Michel Etiévent le précisent ; en tant que fils d’ouvrier et écrivain, ses analyses sont indispensables à la compréhension des mutations de cette « cité radieuse ».

fiche technique

Une série documentaire réalisée sous la direction éditoriale de Marc Rougerie
10 épisodes – 2006
SD – 4/3

En coproduction avec la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain
Avec la participation de 8 Mont-Blanc
Avec le soutien du CNC et de la Région Rhône-Alpes